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Malick Amadou et Dally Gotta (SOAGA): « notre ambition est de rentabiliser aussi bien l’épargne des particuliers que la trésorerie des investisseurs institutionnels »

En Afrique, les conséquences de la Covid-19 ont surtout été économiques en 2020, ralentissant l’activité de plusieurs secteurs. Les places boursières n’ont pas été préservées par la crise. Néanmoins, cela n’a pas empêché la Société Ouest Africaine de Gestion des actifs (SOAGA) de réaliser une performance plus qu’honorable. Malick Amadou et Dally Gotta, gestionnaires des fonds à la SOAGA nous dévoilent les recette de ce succès.

2020 a été marquée par la crise liée au Coronavirus. De quelle façon cette crise a-t-elle affectée le marché et les activités de la SOAGA ?

Malick Amadou : Sur le plan International, l’année 2020 a été marquée par une baisse de la demande dans plusieurs domaines. Nous avons constaté une réduction des investissements prévus, une baisse globale du chiffre d’affaires des sociétés cotées, ce qui a affecté l’ensemble du système financière.

Pour la SOAGA, cela s’est traduit par une réduction du spectre des opportunités. Les taux d’intérêts sur le marché des obligations ont baissé par rapport aux années précédentes, ce qui a rendu plus difficile la réplique des performances des années antérieures pour les fonds obligataires.

Les actions nous ont néanmoins réservé une bonne surprise. Contrairement à l’ensemble de l’économie, ce marché a connu un regain inattendu surtout sur le 2 ième semestre de l’année. La BRVM a certes clôturé l’année sur une performance annuelle de -8,71% mais sa performance est de 7% si l’on prend en compte uniquement le deuxième semestre de l’année. Le défi était donc de pouvoir tirer profit de cette conjoncture afin de réaliser les meilleures performances possibles, et nous nous félicitons des résultats obtenus.

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Pouvez-vous nous donner un aperçu des performances de vos différents fonds ?

Dally Gotta : La performance de notre entreprise est obtenue par une agrégation de celle des différents fonds que nous gérons. Le Fonds commun de placement (FCP) SOAGA EPARGNE SERENITE qui est entièrement obligataire a réussi à se maintenir au-delà de 7 % pour la 3 ième année consécutive.

Cette performance, obtenue grâce à une gestion active des obligations, contraste avec la situation globale du marché où les taux des obligations se situent entre 6 % et 6,30 % sur l’année. Le fonds, qui a terminé l’année à 7,29 %, signe, une fois de plus, la meilleure performance du marché dans son compartiment. Le FCP BOAD CAPITAL RETRAITE est un fonds obligataire dédié au personnel de la BOAD ainsi qu’aux institutions affiliées.

Ce fonds a été lancé au mois de Juillet 2020 et il termine l’année sur une performance de 4,21 %. Après quatre (4) années de baisse, le FCP SOAGA EPARGNE ACTIVE renoue enfin avec des performances positives. Il s’agit d’un fonds composé à la fois d’obligations et d’actions d’où l’appellation fonds diversifié ». Il a réalisé en 2020, une performance de 9,24 %.

Le FCP SOAGA EPARGNE ACTIONS est un fonds constitué à 100% d’actions cotées à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM). Il a été lancé le 30 Avril 2020. En huit (8) mois d’existence, il réalise une performance de 17,63 %. Un résultat largement au-dessus du marché, qui n’a connu qu’une progression de 6,23 % sur la même période.

La SICAV ABDOU DIOUF est un fonds diversifié dédié essentiellement aux investisseurs institutionnels. Au cours de l’année 2020, elle a distribué un dividende net par action correspondant à 438 308 FCFA et a clôturé l’année sur une performance globale de 2,06 %.

Quel est le secret de ces performances bien au dessus de celle du marché financier régional ?

MA : Ces performances ont été possible grâce à notre stratégie qui s’articule autour de trois points majeurs. Nous utilisons des outils de pointes qui nous permettent d’être efficaces dans la prise et l’exécution des décisions. Nous avons mis en place une veille permanente afin de collecter le maximum d’informations qui sont traitées et exploitées en temps réel, ce qui nous donne une bonne marge de négociation au besoin. Enfin, nous avons élaboré un market timing efficace qui nous permet d’acheter au plus bas et de revendre au plus haut. Ces mêmes paramètres nous ont permis, sur le marché des obligations, de bénéficier des meilleures décotes possibles.

Vous avez lancé un fonds ACTIONS en dépit d’un certain scepticisme du marché, et il affiche d’excellents résultats au terme de son premier exercice. Quelles idées cela vous donne-t-il pour la suite ?

DG : La performance réalisée démontre que le marché n’est pas mourant et qu’il regorge encore d’opportunités. La baisse sur les années précédentes nous a permis d’acquérir les actions à de bons prix et d’en obtenir des rendements attractifs. L’objectif pour la suite est de continuer sur la même lancée, de rechercher les meilleures opportunités pour la satisfaction de nos clients.

Nous explorons également les possibilités de créer de nouveaux fonds en exploitant de nouvelles classes d’actifs qui présentent elles aussi un très grand potentiel de rendement.

La nouvelle année s’ouvre alors que la crise du coronavirus est toujours en cours. Comment l’année 2021 s’annonce-t-elle à votre avis ?

MA : L’année 2021 s’annonce pleine de défis. Les taux sont toujours en baisse sur le marché des obligations. Quant au marché des actions, il a déjà perdu près de 10% à la date du 19 Janvier 2021. Toutefois, nous restons confiants et optimistes concernant notre stratégie d’investissement qui a déjà fait ses preuves et nous promettons le meilleur à nos clients.

Quels sont les facteurs susceptibles d’affecter positivement la performance de votre fonds en 2021 ?

DG : Ces facteurs sont multiples, mais nous citerons trois que nous estimons impératifs pour propulser la performance de nos fonds. Le premier est l’amélioration globale du niveau de l’économie grâce à une relance des activités. La seconde est la résilience des sociétés cotées aux différents événements. La troisième qui dépend de nous est le perfectionnement de notre stratégie active.

Alors qu’elles servent traditionnellement des sociétés institutionnelles, on remarque que de plus en plus, des compagnies comme la SOAGA essaient d’attirer l’épargne des particuliers. Pourquoi une telle orientation ?

MA : Notre ambition est de rentabiliser aussi bien l’épargne des particuliers que la trésorerie des investisseurs institutionnels. A tort, on a longtemps pensé que la bourse était l’apanage de personnes aisées. L’une des missions premières de la SOAGA est de participer au développement du marché financier par la mise à disposition de produits financiers novateurs et accessibles à tous.

Pour répondre à cette mission, nous avons mis à la disposition du grand public, des fonds communs de placement SOAGA accessibles à partir de FCFA 5 000. Aller à la conquête du grand public nous permet indéniablement de contribuer à sensibilisation des particuliers à la culture boursière, et d’être au plus près de leur besoin afin de mieux les satisfaire.

Quels efforts les pouvoirs publics des différents pays où vous exercez peuvent-ils entreprendre pour accompagner le développement des marchés financiers en cette période ?

DG : Les pouvoirs publics participent au développement des marché financiers en créant des cadres de réflexion sur divers aspects notamment réglementaires et fiscaux, avec les différents acteurs. De plus, à l’instar de la Côte d’Ivoire, nous proposons aux autres Etats de la zone de passer par le marché financier pour les opérations de privatisations des sociétés dans lesquelles elles détiennent des participations.